En Christ

Le texte qui nous guidera se trouve en Colossiens 2 :8-15, nous nous arrêterons malheureusement au milieu de ce que Paul, l’auteur de ce texte, nous dit, la suite sera seulement évoquée. N’hésitez pas à poursuivre la lecture jusqu’à la fin du chapitre, ou même jusqu’à Colossiens 3.17.

Veillez à ce que personne ne vous prenne comme butin par la philosophie et des tromperies sans fondement qui sont selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires qui régissent le monde[b], et non selon Christ. En effet, c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la divinité. 10 Vous avez tout pleinement en lui, qui est le chef de toute domination et de toute autorité. 11 C’est en lui aussi que vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas faite par la main de l’homme, mais de la circoncision de Christ, qui consiste à vous dépouiller du corps de votre nature pécheresse. 12 Vous avez en effet été ensevelis avec lui par le baptême et vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance du Dieu qui l’a ressuscité.

13 Vous qui étiez morts en raison de vos fautes et de l’incirconcision de votre corps, il vous a rendus à la vie avec lui. Il nous a pardonné toutes nos fautes, 14 il a effacé l’acte[c] rédigé contre nous qui nous condamnait par ses prescriptions, et il l’a annulé en le clouant à la croix. 15 Il a ainsi dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix.

[traduction mixte : mienne et SG21]

Ce texte nous parle, entre autres, du baptême et dit que c’est un signe de notre union à Christ dans sa mort et sa résurrection. Ou pour reprendre une formulation des réformateurs : c’est le signe visible d’une grâce invisible.

 

Une mise en garde

Notre passage commence par une mise en garde : ne devenez pas le butin de quelqu’un ! Vous avez le risque de vous faire embobiner, de vous faire tromper de sorte qu’au lieu de vous approcher de Dieu d’une part vous ne satisfaisiez que votre égo et que d’autre part on se saisisse de vous comme d’un trophée. Deux dangers nous guettent : la philosophie et les vides tromperies.

La philosophie

La philosophie… il ne faut pas s’y méprendre, il ne s’agit pas de cette discipline universitaire que seuls les élus comprennent. Il s’agit de toutes les règles qu’on donne pour atteindre la paix intérieure. Ne mange pas de ceci, ne fait pas cela, mais au contraire il faut que tu vives de telle et telle manière. Est-ce que ça ne vous rappelle rien ? Est-ce que ça n’a pas une désagréable odeur d’une mauvaise religion que nous rencontrons bien trop souvent ? Combien de fois la foi chrétienne est réduite à une manière de vivre, à des commandements à respecter, à une manière de faire pour s’approprier la faveur divine et atteindre, un jour, une fois mort, la vie éternelle ? Or, en agissant ainsi, nous ne faisons que satisfaire nos propres exigences et notre égo. C’est bien Ben – Benjamin c’est moi – c’est bien Ben, tu t’es bien comporté aujourd’hui, Dieu est fier de toi ! Mais de vous à moi, est-ce que mes bonnes actions et ma discipline personnelle peuvent vraiment masquer tous mes manquements et me permettre d’obtenir la faveur de Dieu ? Ce serait avoir une bien pauvre vision de la justice…

Les vides tromperies

Les vides tromperies… plus difficiles à définir, il s’agit probablement dans ce contexte des gens qui ont ou prétendent avoir des visions, des rêves, un contact particulier avec Dieu qui leur permet d’obtenir une ascendance sur les autres. Oh, il ne s’agit pas de prophéties, mais de paroles qui vont à l’encontre de la Bible et qui, une fois encore, permettent à ceux qui les prononcent d’obtenir une ascendance sur les autres. Là encore, un goût amer de déjà vu…

Attention ces attitudes ne sont pas selon le Christ, elles sont « selon la tradition des hommes, selon les principes élémentaires qui régissent le monde » et ont deux conséquences néfastes : elles flattent notre égo et nous rendent captifs de ceux qui les enseignent.

 

Être en Christ

Ce qui est frappant dans ce texte, c’est la différence, entre ce que les hommes proposent, et le salut offert en Jésus. Soit nous vivons selon la tradition des hommes, soit nous vivons en Christ. Cette distinction est particulièrement frappante en grec, puisque la particule en / dans est utilisée 7 fois dans les versets 9 à 12 pour dire que le croyant est en Christ et son œuvre ! Il ne s’agit donc pas de faire les bonnes choses, mais d’être au bon endroit. Deuxième chose qui frappe, c’est que vivre selon les hommes se fait par la philosophie et les discours creux, tandis que vivre en Christ se fait par la foi !

En effet, c’est en lui qu’habite corporellement toute la plénitude de la divinité.

Si la plénitude de la divinité est en Christ, pourquoi chercher ailleurs ce qui se trouve en lui ?

10 Vous avez tout pleinement en lui,

Que demander de mieux ? Dieu nous propose d’être en Christ pour trouver la plénitude, la paix intérieure, une connexion vivante avec l’Esprit qui régit toute chose.

il est le chef de toute domination et de toute autorité.

S’il est le chef de tout le monde, pourquoi est-ce que je chercherais à me mettre sous la protection d’un homme ? Qui pourrait me prodiguer de meilleur conseil que lui ?

11 C’est en lui aussi que vous avez été circoncis d’une circoncision qui n’est pas faite par la main de l’homme, mais de la circoncision de Christ,

Là ça se corse un peu… la circoncision c’est déjà quoi ce truc ? La circoncision consiste à couper le prépuce, le bout de peau qui se situe au bout du pénis. C’était un commandement que Dieu avait ordonné à Israël dans l’Ancien Testament. Et là, Paul, nous dit qu’en Jésus, nous avons été circoncis par Dieu lui-même, une circoncision qui n’est pas dans la chaire, mais qui est bien plus grande, qui touche à notre plus profonde intimité, qui touche à notre cœur, à notre identité.

Cette circoncision consiste à vous dépouiller du corps de votre nature pécheresse.

En Jésus, nous avons la possibilité d’être débarrassés de notre péché, de nos mauvaises manières de vivre ! C’est bien plus intéressant que de faire quelque chose dans la perspective d’être meilleur ! En effet, Dieu nous propose de devenir meilleur pour mieux faire, c’est un renversement de situation ! C’est un peu comme sur ces vieux ordis qui plantent tout le temps, qui sont lents au possible. On essaie de mettre à jour le navigateur, puis le traitement texte, et tous les programmes qui buguent un peu, beaucoup, dans l’espoir d’améliorer les performances de notre ordinateur. Ça marche un peu, un moment, et finalement la situation devient de pis en pis. Dieu nous propose une mise à jour radicale : il nous propose de tout effacer et d’avoir un système d’exploitation spécialement créé pour notre ordinateur, sans bug, sans faille de sécurité, sans avoir besoin de changer une pièce qui serait obsolète !

12 Vous avez en effet été ensevelis avec lui par le baptême et vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance du Dieu qui l’a ressuscité.

Le baptême est un signe qui montre cette réalité spirituelle et personnelle. Nous avons été ensevelis avec Christ, nous sommes plongés sous l’eau. Nous sommes ressuscités avec lui, nous sommes ressortis de l’eau. Nous avons été lavés de nos péchés, tout comme l’eau nous lave de notre saleté.

Un acte historique

Cette foi en la puissance de Dieu n’est pas uniquement une réalité personnelle, elle se fonde sur une réalité historique.

13 Vous qui étiez morts en raison de vos fautes et de l’incirconcision de votre corps, il vous a rendus à la vie avec lui. Il nous a pardonné toutes nos fautes, 14 il a effacé l’acte[c] rédigé contre nous qui nous condamnait par ses prescriptions, et il l’a annulé en le clouant à la croix. 15 Il a ainsi dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d’elles par la croix.

Sur la croix, deux ennemis ont été vaincus. Le premier, c’est ce l’acte qui nous condamnait, notre acte d’accusation en quelque sorte. Lorsqu’on place notre foi en Dieu, cet acte est cloué sur la croix, emporté dans la mort du Christ, effacé par son sang précieux : nous sommes pardonnés. Il n’y a donc plus de place pour la culpabilité, vous savez ses pensées qui viennent nous dire : tu as vu ce que tu as fait ? Et tu te dis chrétien ? Penses-tu vraiment que Dieu t’aime après tout ça ? L’acte d’accusation a été cloué sur la croix, il n’y a plus de place pour les accusations.
Le deuxième ennemi vaincu, c’est Satan, les principautés, les autorités, ces puissances qui viennent parfois nous oppresser. Il nous arrive de sentir une oppression qui ne vient pas de nos pensées, ou un enchaînement de circonstances qui semble aller au-delà du hasard, ou des tentations qui arrivent soudainement pour nous faire chuter. Satan et toute son armée de mauvais esprit sont là, et ils veillent, ils veillent à saisir le moment opportun pour nous causer du tort. Mais Satan n’aura pas le dernier mot, car lui et tous les siens ont été dépouillés. Le terme qui est utilisé ici à deux sens. En grec ce mot a une racine dont le sens premier est d’ôter un vêtement, et par extension qui a le sens de dépouiller. Cela renforce l’image qui est ici : Dieu leur a tout pris, et ils ont été livrés en spectacle.

Conclusion

C’est ce qui arrive aux ennemis de Dieu. Mais pour nous, c’est l’inverse. Dieu ne vient pas nous dépouiller, nous dévêtir et faire de nous sa proie. Au contraire, il vient ôter nos vêtements souillés pour nous en donner des propres et nous honorer en faisant de nous ses filles et ses fils.

Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous vous êtes dépouillés du vieil homme et de ses manières d’agir, 10 vous avez revêtu l’homme nouveau qui se renouvelle pour parvenir à la vraie connaissance, conformément à l’image de celui qui l’a créé.

Colossiens 3 :9-10

Se dépouiller… c’est ici le même terme qui est utilisé que précédemment. Ce n’est pas un hasard, c’est les deux seules fois où ce mot est utilisé dans le Nouveau Testament. C’est un renvoi : en Jésus nous mourrons à nous même pour recevoir la vie qui ne s’éteint pas, celle du Christ. Le baptême est le signe visible de cette grâce invisible.

 

 

 

Benjamin Henchoz

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