Faire plus avec moins

Imaginez si vous pouviez partir en vacances plus longtemps, sans diminuer votre salaire, en dépensant moins qu’actuellement et en polluant moins. Est-ce que ce ne serait pas la réalisation d’un rêve ? Ou encore si vous arriviez à gérer plus de tâches différentes en dépensant moins d’énergie ? Par exemple, si les enfants ou les étudiants, vous pouviez avoir de meilleurs résultats à l’école en faisant moins de devoirs à la maison ? Il y a un récit dans la Bible où Dieu va faire plus avec moins, que nous trouvons en Juges 6 à 8.

Gédéon, l’homme qui se cache

Il y a longtemps, dans un pays lointain, en Israël, Gédéon était en train de battre le blé dans son pressoir. Drôle d’endroit pour séparer le grain de la paille… normalement, c’est l’endroit où l’on presse le raisin ! Que faisait-il là ? Il y a des murs, il faut chaud, il n’y a pas tout à fait assez de place…

À moins qu’il ne cherche à se cacher ? Ça doit être ça, il avait peur. Il faut dire que les temps étaient difficiles. Car depuis 7 ans, les Madianites venaient chaque année pour brûler les champs et prendre tout le bétail, les bœufs, les ânes, les moutons, les chèvres… tout ! Quand ils arrivaient, les israélites s’enfuyaient de leur maison et allaient se réfugier dans des grottes pour ne pas être tués. Que pouvaient-ils faire d’autre ? Les Madianites étaient si nombreux ! Il y en avait tellement qu’on aurait dit une fourmilière pleine de fourmis ! Et lorsqu’ils partaient, il n’y avait plus rien, il ne restait plus que de la terre brûlée. Comment était-ce possible que le peuple de Dieu soit maltraité ? Les israélites s’étaient détournés de Dieu et s’étaient mis à faire ce qui est mal. Alors l’Éternel a fait venir les Madianites.

Ah si seulement Dieu pouvait venir à leur secours et les délivrer ! Ah si seulement Dieu pouvait également venir à ton secours ! Les camarades qui nous embêtent à l’école. Cette irrésistible envie que tu as d’embêter Séraphin alors que tu sais que ce n’est pas bien.

Gédéon avait envie de vivre, il a donc moissonné son champ de blé avant que les Madianites soient là. Il a dû penser que s’il arrivait à battre le blé, c’est-à-dire séparer le grain du reste de l’épi, il aurait de quoi manger jusqu’à l’année prochaine, et de quoi semer l’année suivante. Le problème, c’est que si on le voit battre son blé, cela pourrait faire venir les Madianites. Ou peut-être même qu’un de ses compatriotes dira aux Madianites en échange d’un avantage que Gédéon a caché du blé ! Alors Gédéon se cache et bat son blé.

12 L’ange de l’Éternel lui apparut et lui dit : « L’Éternel est avec toi, vaillant héros ! » 13 Gédéon lui dit : « Ah ! mon seigneur, si l’Éternel est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé ? Où sont tous ses actes merveilleux, ceux que nos pères nous racontent quand ils disent : “L’Éternel ne nous a-t-il pas fait sortir d’Égypte ?” Maintenant l’Éternel nous abandonne et nous livre entre les mains de Madian ! »

14 L’Éternel se tourna vers lui et dit : « Va avec la force que tu as et délivre Israël de l’oppression de Madian. N’est-ce pas moi qui t’envoie ? » 15 Gédéon lui dit : « Ah ! mon seigneur, avec quoi délivrerai-je Israël ? Mon clan est le plus faible de Manassé et je suis le plus petit dans la famille de mon père. »

16 L’Éternel répondit : « Mais je serai avec toi et tu battras les Madianites comme s’il s’agissait d’un seul homme. » (Juges 6 : 12 – 16)

Puis l’ange ordonne à Gédéon d’enlever les faux dieux qui se trouvent chez lui, ce qu’il fera. Vous souvenez-vous pourquoi Dieu a envoyé les Madianites opprimer les israélites ? Parce qu’ils s’étaient détournés de Dieu. En effet, détruire les statues de faux dieux, enlever ce qui avait pris la place de Dieu était la première étape pour être délivré.

Gédéon, l’homme qui part au combat

Peu de temps après, les Madianites se rassemblent, aussi nombreux que le sable au bord de la mer. Gédéon, poussé par l’Esprit de Dieu, rassemble une armée et s’installe face aux Madianites. Mais Dieu veut faire plus avec moins.

L’Éternel dit à Gédéon : « Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains. Il pourrait en tirer gloire à mes dépens et dire : “C’est ma main qui m’a délivré.” Proclame donc le message suivant aux oreilles du peuple : “Que celui qui a peur et tremble retourne chez lui et quitte la région montagneuse de Galaad.” » Il y eut 22 000 hommes du peuple qui retournèrent chez eux et il en resta 10 000. (Juges 7 : 2 – 3)

10 000 hommes, ça peut sembler beaucoup, mais ce n’était rien en face de l’armée madianite. Ils étaient 135 000 hommes, c’est beaucoup de monde. Aller à 10 000 au combat, c’est comme si tu devais affronter seul tous les élèves de ta classe. Mais Dieu veut faire plus avec encore moins.

4 L’Éternel dit à Gédéon : « Le peuple est encore trop nombreux. Fais-les descendre au bord de l’eau et là je ferai pour toi un tri parmi eux. Celui à propos duquel je te dirai : “Que celui-ci aille avec toi” ira avec toi. Et celui à propos duquel je te dirai : “Que celui-ci n’aille pas avec toi” n’ira pas avec toi. » (Juges 7 : 4)

Gédéon s’exécute, et Dieu sélectionne 300 hommes pour aller au combat, car il veut montrer à tout le monde que c’est lui que la délivrance ne vient pas des hommes, mais de lui. 300 hommes… cette fois, ce n’est pas comme si tu te battais seul contre toute ta classe, mais c’est comme si tu étais seul contre toute ton école ! Les israélites n’auraient eu aucune chance de victoire, sans l’aide de l’Éternel. Il y a des combats qui sont perdus d’avance sans l’aide de Dieu. Comment vais-je réussir à ne plus voler de bonbon ? Comment est-ce que je vais faire face aux grands qui viennent me bousculer ? Ou aux collègues qui cherchent à me discréditer devant mon chef ?

Pour encourager Gédéon, Dieu lui dit d’aller avec un de ses serviteurs jusqu’au camp des Madianites, discrètement, sans se faire remarquer. Gédéon s’exécute, et il entend que les Madianites ont peur. Savez-vous de quoi ils ont peur ? Ils ont la trouille, parce qu’ils ont rêvé que Dieu va les livrer entre les mains de Gédéon.

Plein de foi et de courage, Gédéon retourne vers ses 300 hommes. Il sépare son armée en trois groupes. Chacun a une cruche, une torche à mettre dans la cruche, et une trompette. Les trois groupes se placent autour du camp. Au signal donné, au milieu de la nuit, les soldats brisent leur cruche, sorte la torche, crient : « pour l’Éternel et pour Gédéon ! » et sonnent de la trompette. Les Madianites qui dormaient tranquillement sous leur tente se réveillent en sursaut ! Que se passe-t-il ? C’est Gédéon, au secours ! On est perdu ! Dieu met la peur dans leur cœur et brouille leur pensée. Les Madianites sortent leurs épées précipitamment, et ne sachant pas qui est qui, ils commencent à s’entretuer avant de s’enfuir.

La victoire est totale ! Lorsqu’Israël voit que leurs ennemis s’enfuient, ils se mettent à leur poursuite, et ils sont définitivement délivrés de leurs ennemis. Avec 300 hommes, Dieu a délivré Israël d’une immense armée.

Dieu a fait plus avec moins.

Gédéon, comment s’inspirer de son exploit ?

Comment Gédéon s’y est-il pris ? Il n’a pas fait preuve d’orgueil[1], il s’est caché pour battre son blé. Bon, ça, je devrais m’en sortir, lorsque je fais quelque chose que je n’aimerais pas qu’on sache, je sais être discret. Mais je ne pense pas que c’est là que se trouve l’exemple à reproduire. Il a fait preuve de foi ? Mmmh… j’aurais envie de dire oui, mais lorsqu’il s’adresse à l’ange, il met en doute l’intervention miraculeuse de Dieu.

13b « Où sont tous ces actes merveilleux, ceux que nos pères nous racontent quand ils disent : l’Éternel ne nous a-t-il pas fait sortir d’Égypte ? » Maintenant, l’Éternel nous abandonne et nous livre entre les mains de Madian.  (Juges 6 : 13b)

On a vu mieux comme démarche de foi. Par contre, dans la suite de l’histoire, il est vrai qu’il fait ce que Dieu lui demande, même si ça semble complètement fou !

En fait, la seule chose que Gédéon semble faire dans cette aventure extraordinaire, c’est d’accueillir favorablement la rencontre avec Dieu.

Mais peut-être que ce n’est pas la bonne question à poser. Cette histoire nous a-t-elle été transmise pour que nous fassions comme Gédéon ? Dieu lui a dit :

2b Le peuple que tu as avec toi est trop nombreux pour que je livre Madian entre ses mains. Il pourrait en tirer gloire à mes dépens et dire : « C’est ma main qui m’a délivré. » (Juges 7 : 2 b)

Cette histoire ne nous a pas été transmise pour que nous nous émerveillions devant le courage de Gédéon, mais pour que nous contemplions ce que Dieu a fait. C’est écrit noir sur blanc ! En effet, il ne faut pas que quelqu’un puisse penser que les hommes y sont pour quoi que ce soit dans cette victoire ! Il ne faut pas imaginer que Gédéon y est pour quoi que ce soit, car c’est Dieu qui a tout accompli ! Au lieu de nous émerveiller de l’œuvre de Dieu, on essaie de comprendre ce que Gédéon a fait. Alors, laissons Gédéon de côté, et regardons Dieu.

Dieu, en voyant son peuple se détourner de lui, a envoyé les Madianites le maltraiter. Il ne voulait pas que son peuple soit opprimé, mais il voulait que son peuple sache qu’il est le Dieu qui libère, qu’il est le Dieu tout puissant et qu’en dehors de lui, il n’y a pas de bonheur. C’est un contexte qui reste parfaitement valable aujourd’hui ! Lorsqu’on s’éloigne de Dieu, on a des problèmes, et Dieu ne veut pas nous laisser nous empêtrer dans nos problèmes, il veut nous en délivrer.

Dieu souhaite que nous fixions les yeux sur la façon dont il nous sauve. Il y a une autre grande bataille que nous ne pouvons pas mener. Un jour, Dieu a décidé d’aller combattre non pas une armée de Madianites, mais les forces du mal elles-mêmes. Pour cela, Dieu est venu en un simple homme, de condition modeste. Jésus n’avait même pas d’épée lorsqu’il est parti pour la grande bataille. Contre toute attente, il s’est fait capturer par ses adversaires. Pas de coup d’éclat, pas de geste brusque, il est allé jusqu’à se faire condamner injustement à la mort la plus affreuse qu’on puisse imaginer à cette époque : la mort sur la croix.

Par ce geste, le mal a été définitivement vaincu. Le péché a été anéanti. Trois jours après, Jésus est ressuscité, même la mort, cet ennemi redoutable, a été vaincue ! Gédéon avait 300 hommes avec lui, et il a mis en déroute un seul peuple. Jésus était seul, et il a vaincu le mal. Dieu peut encore plus, avec encore moins.

Remporter la victoire dans nos vies

En pensant à cela, il est clair que nous ne pouvons pas œuvrer pour notre victoire. Nous pouvons seulement laisser Dieu œuvrer pour nous et faire ce qu’il nous demande. Est-ce que Dieu avait besoin de Gédéon ? Non, mais il l’a choisi pour l’associer à son triomphe. Est-ce que Dieu a besoin de toi, de moi ? Non, mais il veut nous associer à sa victoire.

Détruisons dans nos vies tout ce que nous avons construit et qui prend la place de Dieu, et laissons Dieu agir. Comment faire plus avec moins ? Jésus a remporté la victoire, et il souhaite nous y associer. Est-ce que nous sommes prêts à laisser nos ambitions personnelles de côté et lui laisser toute la place ? Lorsqu’il nous demandera de prendre des risques pour lui, le ferons-nous ? Lorsque Jésus est dans nos vies, la question se pose différemment. Nous n’avons pas besoin de plus, parce que nous avons déjà tout en Christ.

Vaillant héros ! Vaillante héroïne ! C’est ainsi que Dieu s’adresse à toi aujourd’hui. Non pas parce que tu as accompli de grandes choses, mais parce que Dieu va accomplir de belles choses dans ta vie, si tu accueilles favorablement cette rencontre avec lui. Regarde ce qu’il est en train de faire pour toi, regarde-le-lui, et non pas les hommes ! C’est le message de l’histoire de Gédéon : le salut vient de Dieu, et non des hommes. Le héros, c’est celui qui accueille avec foi cette victoire venue d’en haut, car Dieu fait plus avec moins.

[1] Dans la suite de sa vie, Gédéon a fait preuve d’orgueil et cela a causé de nombreux problèmes. A découvrir ici !

Benjamin Henchoz
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