Comment parler de notre incroyable expérience avec Jésus à notre entourage ? Nous utilisons souvent le terme évangélisation, et plus particulièrement nous avons parlé de l’évangélisation par l’amitié. Mais c’est un mot piégé, car voici la définition courante :

Action d’évangéliser, de convertir à l’Évangile (un peuple et, p. méton., un pays, une contrée) ; état qui en résulte[1].

Si c’est votre compréhesion de « l’évangélisation par l’amitié », ne vous y lancez pas, car ce sera un fardeau trop lourd. En effet, qui peut convertir quelqu’un à Jésus ? Le Saint-Esprit (voir Jean 3:1-21). En revanche, nous pouvons témoigner et même chercher à convaincre notre prochain. Mais puisque la conversion ne dépend pas de nous, il est libre. Libre de choisir Jésus, ou de le rejeter. Et pour nous, c’est bien plus léger de ne pas porter la responsabilité du résultat ! D’ailleurs, il y a un piège lorsqu’on souhaite parler du Christ à notre entourage. Ne tissons pas des amitiés avec l’objectif de les amener à Jésus. Nouons des amitiés dans le but d’être en relation avec la personne, et essayons d’amener notre ami à Christ sans que la relation soit conditionnée. Autrement, c’est de la manipulation. Aimons les gens pour qui ils sont, et non pour obtenir quelque chose d’eux.

C’est une belle conception des relations, mais comment y parvenir ? Comment aimer sans rien attendre en retour ? La prière est indispensable pour atteindre cet objectif.

Dieu parle

La Bible nous présente dès le départ un Dieu qui parle :

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre n’était que chaos et vide. Il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme et l’Esprit de Dieu planait au-dessus de l’eau. Dieu dit : « Qu’il y ait de la lumière ! » et il y eut de la lumière. (Genèse 1 : 1 – 3)

On aurait pu s’attendre à un autre commencement pour un livre religieux. Par exemple, une déclaration de qui est Dieu ou sur le respect que les êtres humains lui doivent. Mais non, au commencement, Dieu parle. À la fin de la Bible aussi, si nous nous rendons à la dernière page, nous constatons que Dieu parle. Dieu parle, et sa parole agit. Que la lumière soit : c’est une parole. Et il y eut de la lumière : la parole de Dieu créé, elle annonce et accomplit.

Entre la première et la dernière page des Écritures, on découvre que Dieu parle de bien des manières. La parole occupe une place très importante, qu’elle soit directement de Dieu ou prononcée par un intermédiaire, par un prophète. Il utilise de nombreux moyens différents pour s’adresser aux êtres humains, par exemple :

  • La parole
  • Les rêves
  • Les visions
  • Les circonstances
  • Les miracles
  • Les maladies
  • Les prophètes
  • Les non-croyants
  • Les Écritures
  • Les animaux
  • La nature
  • Les lois de la nature
  • Les pensées
  • Les anges
  • Les émotions

La difficulté, c’est que Satan aussi utilise tous les moyens ci-dessus pour parler aux hommes. Il peut même utiliser la Bible pour nous tromper, comme lorsqu’il a tenté Jésus en citant des versets des Écritures (Luc 4 : 1-13).

Parfois, il produit même une fausse joie[2]. Des malfaiteurs qui font de fausses montres parce qu’elles ont de la valeur, et certaines copies trompent bien des regards. Satan est malin, comment allons-nous distinguer une parole de Dieu et d’une parole de Satan ?

Le discernement n’est pas facile à exercer. Ne faisons pas les malins face à cette question. Nous pourrions en parler longuement, ce que nous ne ferons pas puisque ce matin nous parlons de la prière.

L’élément le plus fort pour discerner si c’est Satan ou Dieu qui nous parle est le suivant : est-ce que l’expérience vécue nous rapproche de Jésus ? Est-ce que, d’une manière directe ou détournée, cette parole ou cette émotion nous parle de Christ ?

Dieu parle de Christ et en Christ

Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. (Jean 1 : 1-3)

Le parallèle avec le récit de la Genèse est frappant. Christ est la Parole de Dieu, une parole qui vient habiter en nous par son Esprit. Avez-vous déjà essayé de penser sans mots ? C’est extrêmement difficile, et le raisonnement est très, très limité. Lorsqu’on évacue les mots, on arrive au mieux à une impression : une couleur, un son, une odeur, mais ce n’est plus vraiment un raisonnement. Imaginez un instant que ces mots qu’on se raconte à longueur de journée dans nos têtes ne soient plus les nôtres, mais Christ lui-même.

Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin de connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce. Et nous en parlons non avec les paroles qu’enseigne la sagesse humaine, mais avec celles qu’enseigne l’Esprit [saint]. Ainsi nous employons un langage spirituel pour exprimer ce qui est spirituel. Mais l’homme naturel n’accepte pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu, car c’est une folie pour lui ; il est même incapable de le comprendre, parce que c’est spirituellement qu’on en juge. L’homme dirigé par l’Esprit, au contraire, juge de tout et n’est lui-même jugé par personne. En effet, qui a connu la pensée du Seigneur et pourrait l’instruire ? Or nous, nous avons la pensée de Christ. (1 Corinthiens 2 : 12 – 16)

Paul ne dit pas : j’ai la conviction d’avoir la pensée du Christ ! Ou encore, peut-être qu’un jour j’arriverai à avoir la pensée du Christ ! Il dit : Nous, nous avons la pensée de Christ. Puis-je en dire autant ? Et pourquoi ne puis-je pas en dire autant ?

Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin de connaître les bienfaits que Dieu nous a donnés par sa grâce.  (1 Corinthiens 2:12)

Si je ne peux pas en dire autant, c’est parce que je ne suis pas assez imprégné du Saint-Esprit. Recherchons le Saint-Esprit ! Laissons-nous remplir par lui ! Ça demande de la foi. Est-ce que tu crois que Dieu parle ? Si ma réponse n’est pas clairement affirmative, alors je ne crois pas au Dieu de la Bible.

Leurs idoles, ce n’est que de l’argent et de l’or ; elles sont faites par la main des hommes. Elles ont une bouche mais ne parlent pas, elles ont des yeux mais ne voient pas, elles ont des oreilles mais n’entendent pas, elles ont un nez mais ne sentent pas, elles ont des mains mais ne touchent pas, des pieds mais ne marchent pas ; leur gosier ne produit aucun son. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, tous ceux qui se confient en elles. Israël, confie-toi en l’Éternel ! (Psaume 115 : 4 – 9b)

Dieu parle, et il envoie son Esprit pour transformer nos pensées afin que nous soyons alignés sur le Christ. Nous avons besoin du Saint-Esprit. Recherchons-le avec ardeur !

À l’écoute de Dieu pour mes amis

Nous avons rappelé une vérité fondamentale : Dieu parle. Quelles en sont les conséquences sur ma façon de m’adresser aux autres, et plus particulièrement pour ceux à qui j’aimerais que Dieu se révèle ?

Lorsqu’on prie pour eux, écoutons ce que Dieu dit d’eux. Souvent, la prière est un lieu où l’on parle. La prière est aussi un lieu où écouter Dieu. La première chose à faire lorsqu’on prie, c’est de s’approcher de Dieu en Jésus-Christ. Il est saint, et tellement de choses m’ont pollué durant la journée. Jésus est venu pour nous purifier, alors commençons par cela.

Puis, lorsque nous remettons notre collègue Arthur dans la prière, on peut tout simplement demander à Dieu : « comment veux-tu que je prie pour lui », ou encore « montre-moi comment tu vois Arthur, pour que je prie pour lui ». Demandons avec foi, en ayant la conviction que Dieu va parler. Parfois Dieu répond immédiatement à notre demande, par une pensée, par une émotion, ou par une image.

Alors attention, une grande tentation s’offre à nous. Comme Dieu peut parler par nos pensées ou nos émotions, on pourrait être tenté d’être à l’écoute de soi. La prière, ce n’est pas l’écoute de soi, c’est l’écoute de Dieu. Nous sommes appelés à réfléchir l’amour de Dieu comme un miroir réfléchit la lumière. Mais si le miroir change d’inclinaison et fait face au sol, il ne reflète plus le soleil.

Dieu utilise plus d’un moyen pour parler, et peut-être que ça réponse ne sera pas instantanée. D’ailleurs ce qui fait la puissance de la prière, ce n’est pas ce que nous avons entendu, mais le Dieu que l’on prie.

Dans nos temps de prière, écoutons Dieu nous parler de nos connaissances. Savez-vous pourquoi ? Parce que Dieu veut aller à leur rencontre. Un jour, Abraham reçoit trois voyageurs chez lui. Était-ce des voyageurs, des anges, ou Dieu lui-même ? On ne le sait pas vraiment. Mais ils lui annoncent que Sodome, où son neveu Lot habite, sera détruite.

Et l’Éternel dit : « Le cri contre Sodome et Gomorrhe a augmenté, et leur péché est énorme. C’est pourquoi je vais descendre et je verrai s’ils ont agi entièrement d’après le bruit venu jusqu’à moi. Si ce n’est pas le cas, je le saurai. » (Genèse 18 : 20-21)

Mais est-ce que Dieu avait besoin de descendre pour savoir ce qui se passait à Sodome et Gomorrhe ? Il semble que Dieu avait envie, avant d’apporter le jugement, de donner une dernière chance à Sodome et Gomorrhe de changer de comportement. Dieu va à la rencontre de ces hommes, aussi méchants soient-ils. Soyons confiants, Dieu ira à la rencontre de nos amis, des membres de nos familles, de nos collègues, de nos proches. Il veut qu’ils soient sauvés. Jésus est venu pour sauver.

Lorsque dans nos temps de prière Dieu nous révèle quelque chose à propos d’une de nos connaissances, souvenons-nous que Dieu est amour. Parfois, ce que Dieu nous révèle est difficile. Lorsque Dieu nous montre quelque chose, soyons prudents. Il n’est pas toujours facile de distinguer nos souhaits et ce que Dieu nous dit, nos pensées et celle de Christ. Commençons par prier pour ce que Dieu nous a montré. Pourquoi pas, demandons à Dieu une occasion d’en parler avec la personne concernée. À partir de là, inutile d’enfoncer les portes.

Lorsqu’on lit la Bible, on voit que Dieu a utilisé des prophètes pour parler. Ils arrivaient vers les gens et disaient : voici la parole de Dieu. On le voit dans l’Ancien Testament, avec des condamnations terribles !

Nous ne sommes pas amenés à avoir des paroles de jugements, mais des paroles qui conduisent au salut. N’oublions pas que les faux prophètes étaient condamnés à mort ! Donc à l’exemple du Christ, mettons-nous dans une position d’humilité. Par exemple, si vous avez l’impression que la personne pour qui vous prier à un problème relationnel avec son père, et que vous souhaitez lui en parler. N’allez pas lui dire : Dieu m’a dit que tu étais en froid avec ton père. Mais plutôt : j’ai vu mes parents le week-end dernier, et j’ai passé un super moment avec mon papa. Le thème est lancé, votre ami peut rebondir et parler de sa relation avec son père. Si la discussion s’y prête, on peut aller plus loin, mais toujours avec beaucoup de douceur. Tu vois souvent tes parents ? Tu t’entends bien avec ton papa ?

Soyons des témoins de l’amour de Dieu, et non de son jugement.

Lorsqu’on écoute la parole de Dieu, et qu’on se met à la prier, et à en parler… que va-t-il se passer ? Vous souvenez-vous que la parole de Dieu est accompagnée d’effet ? La parole de Dieu s’accomplit ? Ayons la foi, mais ce n’est pas la foi qui va transformer nos paroles en paroles divines. La foi va nous permettre de recevoir la parole de Dieu, et de la transmettre plus loin. Ainsi, nos connaissances seront petit à petit transformées par l’amour de Dieu… et ce ne seront pas les seuls ! Toi aussi, moi aussi, nous tous qui nous plaçons à l’écoute de la Parole de Dieu, Il nous transformera. Imaginez-vous voir notre entourage avec la même perspective que Dieu ? Aspirons à cela dans nos prières.

 

(cf. aussi l’outil de la carte Oïkos, sur Youtube)

[1] ÉVANGÉLISATION : Définition de ÉVANGÉLISATION, https://www.cnrtl.fr/definition/%C3%A9vang%C3%A9lisation (Page consultée le 1 juin 2024).

[2] Pour aller plus loin : Jonathan EDWARDS, & James M. HOUSTON, Religious Affections: A Christain’s Character Before God, Minneapolis, Minn., Bethany House Publishers, 1996, xxxiv+206 pp.

 

Benjamin Henchoz

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