L’onction de David

C’est l’histoire d’un berger qui devient roi, un récit qui nous invite à accueillir Dieu dans nos vies pour pouvoir par la suite prendre soin de ceux qui nous entourent.

Après être sorti d’Egypte, Israël a vécu pendant de nombreuses années sans roi : c’était la période des juges. Mais un jour le peuple demande à Dieu de lui donner un roi, comme cela se fait dans les autres peuples. Dieu accède à leur requête, et leur donne Saül pour roi, un homme vaillant et qui marche avec Dieu. Toutefois, cela ne durera pas. Saül se détourne de Dieu, et Dieu décide de choisir un autre roi, qui sera selon son cœur. Pour se faire, Dieu demande à son prophète, Samuel, d’aller à la rencontre d’Isaï et de ses fils, parmi lesquels se trouve l’élu. Samuel prétexte un sacrifice pour se rendre « incognito » à la rencontre.

Lorsqu’ils entrèrent, il se dit, en voyant Eliab : « Certainement, celui que l’Éternel désigne par onction est ici devant lui. » Mais l’Éternel dit à Samuel : « Ne prête pas attention à son apparence et à sa grande taille, car je l’ai rejeté. En effet, l’Éternel n’a pas le même regard que l’homme : l’homme regarde à ce qui frappe les yeux, mais l’Éternel regarde au cœur. » Isaï appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Samuel dit : « L’Éternel n’a pas non plus choisi celui-ci. » Isaïe fit passer Shamma et Samuel dit : « L’Éternel n’a pas non plus choisi celui-ci. » 10 Isaïe fit passer sept de ses fils devant Samuel et Samuel dit à Isaï : « L’Éternel n’a choisi aucun d’eux. » 11 Puis Samuel dit à Isaï : « Tous tes fils sont-ils là ? » Il répondit : « Il reste encore le plus jeune, mais il garde les brebis. » Alors Samuel dit à Isaï : « Envoie quelqu’un le chercher, car nous ne prendrons pas place avant qu’il ne soit arrivé. » 12 Isaï envoya quelqu’un le chercher. Il était roux, avec de beaux yeux et une belle apparence. L’Éternel dit à Samuel : « Lève-toi, verse de l’huile sur lui, car c’est lui ! » 13 Samuel prit la corne d’huile et le consacra par onction au milieu de ses frères. L’Esprit de l’Éternel vint sur David, à partir de ce jour et par la suite. Samuel se leva et partit à Rama.

1 Samuel 16 : 6-13

Un berger qui devient roi

Le choix de David comme roi est un choix surprenant, le texte le souligne à plusieurs reprises. Le roi choisi par Dieu est inattendu. Samuel voit Eliab entrer, en premier. Ce n’est pas un hasard si Eliab entre en premier : il est le fils aîné. Si vous venez d’une culture du sud, il est probable que vous compreniez bien ce que cela signifie : Eliab, en tant que fils premier-né, a une certaine autorité sur ses frères. Il est bien bâti et à une belle apparence : il semble donc logique que ce soit lui que Dieu choisisse pour roi. Pourtant Dieu a choisi quelqu’un d’autre. Isaï fait passer ses sept fils devant Samuel, par ordre de naissance, et aucun d’eux n’est désigné par Dieu.

Ce sera le dernier des fils d’Isaï qui sera désigné. Or, il n’avait pas été prévu qu’il soit de la fête. C’est le dernier fils, qui jouit de peu de considération, qui est choisi comme roi, c’est la première surprise, mais pas la seule.

La Bible nous précise qu’il était roux, et beau ! La Bible ne nous dit pas comment les roux étaient considérés dans la société. Mais puisqu’être roux a toujours été une exception, on peut supposer que cela a pu être le sujet d’une stigmatisation. Il est probable que de tout temps les roux aient été l’objet de critiques et de superstition. Récemment, j’ai lu un article sur le chanteur Ed Sheeran. Vous l’avez déjà sans doute entendu, en 2018, il avait déjà vendu plus de 29 millions d’albums. Ed Sheeran est roux, et ses anciens managers lui avaient demandé de se teindre les cheveux en noir pour qu’il réussisse dans l’industrie musicale ! J’ai rapidement jeté un coup d’œil sur les dessins animés de David sur YouTube : je n’en ai trouvé aucun où il est roux !

David est le dernier de la famille, il est roux, et en plus, il est berger… Comment un gars qui garde des moutons à longueur de journée pourrait-il devenir roi ?

David n’avait pas du tout le profil pour être choisi par Dieu pour être roi. On se serait attendu à quelqu’un d’autre, mais Dieu ne regarde pas aux apparences, nous dit la Bible. Il regarde au cœur, et David avait un cœur selon Dieu. C’est pour nous une source d’encouragement. Dieu peut nous choisir, quel que soit notre couleur de peau, notre âge ou notre statut social. Dieu appelle chacun à le suivre indépendamment de sa condition ! Nous sommes obligés de constater que ce qui nous a poussés à marcher avec Dieu n’était pas le fait d’être meilleur que les autres, mais parce que Dieu, dans sa grâce, est venu nous chercher.

L’Éternel est mon berger

Si vous connaissez un peu l’histoire biblique, vous êtes peut-être un peu moins surpris que Dieu ait choisi un berger. C’est déjà arrivé à plusieurs reprises dans l’histoire d’Israël ! Souvenez-vous, Abraham, le père de la foi… C’était un berger ! de même que Isaac, Jacob, et ses fils. Moïse était un berger, Amos, le prophète, était un berger ! Dieu, tout au long de l’histoire d’Israël, a appelé des bergers pour conduire son peuple et parler aux hommes. On pourrait se dire que c’est simplement parce que c’était une activité courante à l’époque. Pourtant la fréquence de ce choix et l’importance que les bergers occupent dans le plan de Dieu laissent supposer qu’il y a des raisons plus profondes. Dieu a choisi des bergers, car il souhaite nous révéler quelque chose de sa personnalité, Il nous montre que comme un berger prend soin de ces brebis, Dieu prend soin de nous. Lui, le roi des rois, a le même soin envers nous qu’un berger envers ses brebis. Il n’est pas là pour nous dominer et nous opprimer, mais pour nous secourir et nous conduire.

Ce trait de caractère de notre Dieu n’a pas échappé à David. David a conduit durant de nombreuses années les brebis de pâturage en pâturage, il a affronté les ours et les lions pour protéger son troupeau, et il s’exclame :

L’Éternel est mon berger : je ne manquerai de rien. Il me fait reposer dans de verts pâturages, Il me dirige près des eaux paisibles. Il restaure mon âme, Il me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : Ta houlette et ton bâton me rassurent. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; Tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison de l’Éternel jusqu’à la fin de mes jours.

Psaume 23

L’Éternel est mon berger. Être un berger, c’est bien sûr une métaphore, mais cela fait partie des caractéristiques de Dieu. Ce qui est toujours frappant, c’est de voir que l’être humain recherche ce qui se trouve en Dieu. Bien sûr, si je vous dis que les hommes recherchent un berger, vous allez probablement froncer des sourcils et vous demander ce que je raconte. Mais si je vous dis que les hommes recherchent un protecteur, un guide, en mentor, un coach, quelqu’un qui prenne soin d’eux, cela commence à avoir du sens. Je ne parle pas de quelqu’un qui vous écoute et vous caresse dans le sens du poil, mais de quelqu’un qui sache vous conseiller sur la manière de vous y prendre pour que vos projets aboutissent, qui sache vous aiguillier dans vos problèmes de cœur pour prendre les bonnes décisions et avoir une attitude toujours aimante, de quelqu’un qui sache vous encourager lorsqu’une épreuve est devant vous, et vous reprendre avec douceur et fermeté lorsque vous avez fait une bêtise, afin de vous permettre d’atteindre vos objectifs.

Cela peut prendre des tournures négatives, lorsqu’une personne, ou un groupe de personne utilisent ce besoin pour opprimer les gens, et se comportent donc plus comme des loups que comme des bergers. On peut penser par exemple au système mafieux : le besoin de protection est renforcé par les menaces, et la protection est monétisée !

Mais heureusement, il y a aussi de bonnes expériences que nous pouvons vivre, lorsque quelqu’un sur notre route nous prend sous son aile, nous protège, crée des opportunités, nous donne des conseils avisés pour faire face à une situation difficile. Lorsque nous rencontrons de telles personnes sur notre parcours qui sachent comment prendre soin de nous, soyons reconnaissants, car nous en avons besoin.

Mais n’oublions pas que ce besoin de notre cœur de trouver un protecteur, un coach, un mentor, bref un berger, ne peut être comblé que par Dieu seul. Alors si nous voulons être des hommes et des femmes comblées, il nous faut rechercher la face de Dieu, il nous faut compter sur lui, car lui seul est suffisamment grand, puissant et bon pour nous mener à bon port. David ne s’est pas trompé lorsque, tout au long de son règne, il s’est appuyé sur le secours de Dieu. L’Éternel est mon berger.

En nous approchant de Dieu comme de notre berger, comme de celui qui peut nous guider et nous protéger dans la situation particulière qui est la nôtre, la mienne, la tienne, il va se passer quelque chose d’étonnant. Nous allons changer. Nous allons commencer à refléter Dieu, nous allons être transformés à son image ! Ce besoin de trouver un protecteur sera comblé, et au lieu de courir après le meilleur mentor, nous allons pouvoir prendre soin de ceux qui nous entourent.

Jésus, le roi-berger

David a été un roi qui a su prendre soin de son peuple, qui savait comment le rassembler, le conduire, le protéger, car il a constamment eu devant les yeux l’Éternel. Il a été le précurseur d’un plus grand roi, celui qui venait après lui et qui devait siéger pour toujours à Jérusalem, Jésus Christ. En Jésus, Dieu a manifesté plus pleinement encore qu’il était un berger.

14 Moi, je suis le bon berger. Je connais mes brebis et elles me connaissent, 15 tout comme le Père me connaît et comme je connais le Père. Je donne ma vie pour mes brebis. 16 J’ai encore d’autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les amène ; elles écouteront ma voix et il y aura un seul troupeau, un seul berger. 17 Le Père m’aime, parce que je donne ma vie pour la reprendre ensuite. 18 Personne ne me l’enlève, mais je la donne de moi-même. J’ai le pouvoir de la donner et j’ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l’ordre que j’ai reçu de mon Père.

Jean 10 : 14-18

Jésus se présente à nous comme le bon berger, comme le seul bon berger. Lorsqu’on y réfléchit, on constate que nous avons besoin d’un protecteur qui soit plus qu’un simple homme. Parce que face aux difficultés de la vie, un coach, un mentor, un protecteur humain ne sera pas suffisant. Souvent, notre coach disparaît lorsqu’on arrête de le payer ou qu’il n’y a plus d’intérêt pour lui. Il arrive qu’on trouve quelqu’un d’exceptionnel, qui ne flanche jamais, mais il y a parfois des situations de vie qui font que la relation s’étiole : une distance géographique, une maladie, une situation qui échappe au domaine de compétence, et parfois, hélas, la mort. Eh puis, franchement, on ne va pas appeler quelqu’un à chaque fois qu’on a une question ou un petit problème !

Imaginez quelqu’un qui a le bras assez long pour vous secourir dans n’importe quelle situation. Non seulement il a le bras assez long, mais il est prêt à vous écouter et à intervenir à tout instant. N’est-ce pas le protecteur idéal ? Jésus est venu pour être le bon berger : lorsque les difficultés sont venues, il n’a pas hésité à les affronter. Il aurait pu fuir, décider que ce n’était pas ses affaires et qu’il valait mieux ne pas se baigner dans notre eau saumâtre, mais il n’a pas hésité à affronter nos problèmes, à se charger de nos histoires, acceptant de porter lui-même les conséquences de nos actes. Il n’a pas reculé, même face à la mort. Il a porté nos péchés sur la croix, et les a anéantis, il a pris sur lui la condamnation que nous aurions dû recevoir.

Non seulement Jésus est capable de nous protéger au-delà de toutes limites, mais il peut en plus nous protéger et nous délivrer d’un ennemi d’une puissance incomparable, un ennemi qui ne vient pas de l’extérieur, mais qui vit en nous : le péché. En y réfléchissant, on remarque qu’une bonne partie de nos problèmes, la majeure partie et bien souvent la partie la plus complexe, vient de nous. Une relation particulière à une substance addictive, une mauvaise gestion de la colère, une soif d’argent ou de pouvoir, un manque d’écoute, sans cesse remettre à demain le travail qui devrait être fait aujourd’hui, des disputes récurrentes avec ses proches… brefs tout pleins de dangers bien réels, pleins de problèmes, pleins de péchés et pour lesquels personnes ne peut rien faire… si ce n’est nous-mêmes. Mais force est de constater que malgré notre bonne volonté, le mal a raison de nous. On lutte, parfois ça marche, un moment, puis ça casse.

Le bon berger, Jésus, est capable de gagner le combat pour nous. Il a donné sa vie pour cela. En lui nos attentes de protection et de soins sont comblées, il trouve toujours un moyen de nous secourir. J’ouvre une petite parenthèse : je ne veux pas du tout dénigrer le travail des coachs et autre mentor. Dieu met souvent quelqu’un sur notre route pour nous sortir d’un mauvais pas. Mais il serait inutile et dangereux de chercher en eux un secours absolu.

Dieu est notre berger, et il prend soin de nous de manière totalement désintéressée. C’est ce qu’il a montré en choisissant David ! Aujourd’hui, nous sommes dans une logique d’élevage du bétail qui prise la rentabilité. L’année dernière, la Suisse a interdit le broyage des poussins : un nombre important de poussins mâles est chaque année détruit parce qu’inutile ! Dieu n’a pas cette optique de rentabilité, à ses yeux, il n’y a pas des gens inutiles et des gens utiles. Il nous a créés, et il nous aime tels que nous sommes. De manière désintéressée, Dieu a choisi David. David a considéré Dieu comme son berger, Dieu a comblé son cœur et l’a rendu capable de prendre soin et de protéger son peuple. À notre tour, acceptons l’appel de Jésus à être des siens, reconnaissons-le comme le bon berger et soyons transformés pour prendre soin de ceux qui nous entourent.

Benjamin Henchoz

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