La foi chrétienne au 21e siècle : 5 principes pour la croissance spirituelle

Quels sont les moyens que Dieu nous a donné pour rester avec Christ durant toute notre vie, et quelle est l’utilité de rester uni à Christ sur la durée ? La première chose que nous constaterons, c’est que nous allons grandir.

La croissance, un principe de ce monde

La croissance est un principe bien connu de notre monde. Vous souvenez vous de la taille que vous faisiez lorsque vous êtes né ? Non bien sûr ! Nous étions tous tout petit. Les années ont passé, et nous avons grandi. Regardez dehors, on voit de magnifiques arbres ! Un jour, ils étaient tout petit. Grandir, c’est un principe qui est ancré en nous. Lorsqu’on était enfant, on rêvait de devenir grand ! Une fois arrivé à la taille adulte, on continue à vouloir grandir. Ce n’est plus tellement la taille qui nous intéresse, mais plutôt la croissance des connaissances, de l’influence, de nos capacités, de notre porte-monnaie. C’est quelque chose de tellement important que notre société s’en est imprégnée : notre société capitaliste ne pourrait pas survire sans croissance. Intuitivement, il nous semble illogique d’entrer dans une décroissance. Le problème n’est pas de chercher la croissance, mais de savoir comment nous cherchons à grandir. Est-ce que notre objectif est matériel et financier, ou est-ce qu’il est spirituel ? Ne nous faisons pas trop d’illusion, nous ne pouvons pas avoir deux objectifs, nous ne pouvons pas servir deux maîtres. Lorsqu’on cherche le profit, il nous manque toujours quelque chose. Lorsqu’on cherche premièrement le Royaume de Dieu, toutes choses nous sont données en plus : il ne nous manque rien.

La croissance spirituelle, qu’est-ce que c’est ?

Avant d’aller plus loin, il convient de se demander ce qu’est la croissance spirituelle. Voici quelques versets que nous retrouvons à plusieurs reprises de cette prédication.

11 C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants. 12 Il l’a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l’édification du corps de Christ, 13 jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ. 14 Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d’égarement. 15 Mais en disant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ.

Éphésiens 4 :11-15

De ces versets, nous tirons deux éléments de définitions.

  • Jésus décrit le début de la foi comme une nouvelle naissance. Il s’agit à partir de là de grandir, une exhortation reprise par plusieurs écrivains bibliques.
  • Le but de la croissance est de devenir comme Christ, c’est ce à quoi nous sommes appelés.

Lorsqu’on voit tout ce que Jésus a fait, ça donne envie ! Les souffrances qu’il a enduré, et que nous endurerons aussi, sont largement compensées par le gloire dont il a été revêtu et qu’il partage avec nous !

Les 5 éléments

La croissance spirituelle est donc un objectif de Dieu pour nous. Est-ce que nous allons en faire un de nos objectifs ? Quelles sont les moyens que Dieu a mis à notre disposition ? Il y en a cinq principaux. On les retrouve mis côte-à-côte en Acte 2 : 42 et 47. Pour être plus exhaustif il faudrait lire tout le passage, mais comme nous l’avons déjà lu deux fois ensemble, nous lirons uniquement ces deux versets clefs pour ce matin.

42 Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain et dans les prières. […] 47 Ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Le Seigneur ajoutait chaque jour à l’Eglise ceux qui étaient sauvés.

Actes 2 : 42-47

Avez-vous repéré ces cinq éléments ?

  1. La prière et la louange
  2. L’enseignement des apôtres
  3. Les sacrements
  4. La vie communautaire
  5. Le témoignage

Parfois on se demande : qu’est-ce que je dois faire pour avancer dans ma relation avec Dieu ? Si réellement c’est notre objectif, alors Dieu nous a donné ces moyens. J’enlève tout de suite le suspens : faire tout cela ne nous permet pas d’obtenir l’approbation de Dieu. Mais lorsque nous avons reçu gratuitement le salut par la foi en Jésus-Christ, il y a ce désir qui naît en nous d’être plus proche de lui. Nous n’allons pas aborder en long et en large tous ces sujets, mais il y a cette question qui nous est posée. J’en suis où dans ma vie spirituelle ? Est-ce que je continue à grandir ? Est-ce que j’ai l’impression que je ressemble davantage à Christ aujourd’hui qu’il y a un mois ou une année ?

La prière et la louange

28 Environ huit jours après avoir dit ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. 29 Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage changea et son vêtement devint d’une blancheur éclatante.

Luc 9 : 28-29

Définition

La prière a des effets étonnants sur notre croissance spirituelle. Il existe de nombreuses façons de prier, mais le principe est simple : il s’agit de parler à Dieu et de s’attendre à une réponse de sa part. La forme peut varier : les yeux ouverts ou les yeux fermés, à genoux ou debout, en conduisant ou en fermant la porte de sa chambre, seuls ou en groupe. Le fond peut varier : exprimer sa reconnaissance, intercéder pour son prochain, supplier Dieu pour la délivrance, méditer sur la nature de Dieu.

La louange est similaire à la prière sur le fait de parler à Dieu, mais il y a en plus la musique. Ça fait toute la différence. Comme le disait quelqu’un : la musique, c’est le langage de l’âme. Dans la louange, comme dans la prière, on s’adresse à Dieu.

Prier c’est attendre une réponse de la part de Dieu. Il faudrait être un peu plus large, et s’attendre à ce que Dieu parle, parce que parfois, ce qu’il a à nous dire est bien différent que ce que nous entendons par le mot « réponse ».

Une exhortation à la prière donc… Est-ce que tu pries ? Quand est-ce que tu pries ? Où est-ce que tu pries ? Ce ne sera pas suffisant, mais n’hésite pas à rejoindre les temps de prière que nous avons en commun, actuellement dans les groupes de maison ou la prière pour une grande espérance.

N’est pas la seule chose

La prière est-elle suffisante pour la croissance spirituelle ? Elle est évidemment indispensable, ça saute aux yeux. Mais elle n’est pas suffisante. Preuve en est que dans de nombreuses traditions religieuses, des hommes et des femmes prient, sans pour autant croître. Même dans nos églises évangéliques il y a des hommes et des femmes qui semblent tout le temps être en train de prier. Pourtant, la croissance n’est pas au rendez-vous. Pourquoi ? Parce qu’il manque d’autres éléments dans leur vie.

Illustration

Pensez à un arbre. Si vous voulez faire grandir un arbre, il faut l’arroser. Pourtant, si vous ne faites que l’arroser, il ne va pas grandir, parce qu’il a besoin d’autres éléments !

L’enseignement des apôtres

Un arbre, pour grandir, a besoin d’eau, et il a également besoin de lumière. Imaginons ce matin que l’eau, c’est la prière. La lumière, c’est l’enseignement des apôtres.

Lecture de la Bible

À l’époque de l’église naissante, il n’y avait pas de Nouveau Testament. Aujourd’hui, nous avons le privilège d’avoir accès très facilement à l’enseignement des apôtres par la Bible. Ne manquons pas de nous laisser éclairer quotidiennement.

Prédication

Est-ce que derrière l’enseignement des apôtres il n’y aurait pas aussi l’écoute de la prédication et autres enseignements dispensés par l’église ? Oui, bien sûr, dans la mesure où l’enseignement de l’église est conforme à la Bible. Il y a par la prédication une sorte d’actualisation de la parole divine. Toutefois, la Bible ne devient pas Parole de Dieu lorsqu’elle est prêchée ! La Bible est parole de Dieu, et la prédication a une autorité parce qu’elle proclame cette parole.

Pour devenir des hommes et des femmes matures, il nous faut lire la Bible régulièrement.

Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.

2 Corinthiens 3 : 18

Dans ce verset, le miroir est la parole de Dieu, que nous lisons sans voile, car nous connaissons le Christ. On pourrait même traduire :

Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.

Les sacrements

Nous avons l’eau, la lumière. Pour grandir, un arbre a aussi besoin de terre.

Les sacrements… c’est un terme un peu barbare que nous n’avons pas l’habitude d’entendre chez les évangéliques. Il s’agit simplement des deux gestes que Jésus a ordonné à ses disciples d’accomplir : le baptême et la Cène. Il nous a donné des signes visibles de sa grâce invisible.

Baptême

Il n’est pas explicitement mentionné en Actes 2,42, mais il l’est au v. 38. Le baptême manifeste que nous appartenons à Christ. Plongé sous l’eau, nous manifestons que nous sommes ensevelis avec lui, ressortie de l’eau, nous manifestons que nous ressusciterons avec lui. Par le sang du Christ, nous sommes lavés de nos péchés.

Sainte Cène

La Sainte Cène nous rappelle que Christ a offert son corps pour notre salut. Son sang a coulé pour sceller la nouvelle alliance. Un jour, nous boirons avec lui, dans son Royaume. La Cène nous rappelle également que nous sommes appelés à nous nourrir de Christ, que nous devons nous laisser transformer par lui. Tout comme le pain va littéralement devenir une partie de nous-mêmes, nous devons nous laisser imprégner du Christ.

Vie communautaire

Notre arbre a maintenant de l’eau par la prière, de la lumière par l’enseignement des apôtres, et de la terre par les sacrements. Mais comment grandir sans chaleur ? Nous avons aussi besoin d’une communauté où vivre notre foi. Et ça d’une certaine manière c’est ennuyeux. Cela signifie que je ne peux pas être seul, que je ne suis pas autosuffisant, que j’ai besoin des autres.

11 C’est lui qui a donné les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme bergers et enseignants. 12 Il l’a fait pour former les saints aux tâches du service en vue de l’édification du corps de Christ, 13 jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à la maturité de l’adulte, à la mesure de la stature parfaite de Christ. 14 Ainsi, nous ne serons plus de petits enfants, ballottés et emportés par tout vent de doctrine, par la ruse des hommes et leur habileté dans les manœuvres d’égarement. 15 Mais en disant la vérité dans l’amour, nous grandirons à tout point de vue vers celui qui est la tête, Christ.

Éphésiens 4 : 11-15

Dans ces versets, le corps du Christ, c’est l’église !

Rendre tangible l’amour de Dieu

Un des rôles de la communauté, c’est de rendre tangible l’amour de Dieu. Par la manière dont nous nous aimons les uns les autres, nous manifestons l’amour que Dieu a pour nous. De façon bien imparfaite, c’est sûr ! Mais c’est une tâche incroyable. On remarque que l’édification de l’église, ce n’est pas réservé aux ministères reconnus, mais à tous.

J’ai remarqué que pour pouvoir tenir sur la durée dans un groupe, dans une communauté, nous avons besoin de recevoir et de pouvoir donner. Il y a parfois des périodes où nous ne pouvons plus donner. Mais sur le long terme, il faut pouvoir donner, faute de quoi on se sent inutile et l’on va ailleurs. À ce sujet, j’ai trois questions :

  • Qu’est-ce que Dieu t’appelle à recevoir parmi nous ?
  • Qu’est-ce que Dieu te demande de nous apporter ?
  • Comment est-ce que l’église peut t’aider à entrer dans ton appel ?

Ne pas se laisser abattre par les frustrations

Un des grands risques actuellement dans la vie communautaire — je ne parle pas de notre vécu ici en tant qu’église, mais des églises en général en Suisse romande. Un des risques, c’est de se laisser abattre par la difficulté, les conflits, les frustrations. Moi aussi ça m’est arrivé parfois d’en avoir assez de l’église. Pourtant, mon objectif dans la vie c’est de grandir pour ressembler à Christ. Et je n’ai pas le choix, ça passe par la vie communautaire. Alors, autant se donner à fond pour que la vie communautaire soit quelque chose d’exceptionnel !

Témoignage

Notre arbre a maintenant de l’eau par la prière, de la lumière par l’enseignement des apôtres, de la terre par les sacrements, de la chaleur par la communauté, il ne lui manque plus que de l’air. Parce que contrairement au tardigrade qui peut survivre dans le vide sidéral, notre arbre va mourir. Nous avons besoin d’exprimer notre foi, de dire qui est Dieu et comment il agit dans nos vies.

Dernier élément qui est moins explicite dans le texte que nous avons lu, mais qui est néanmoins constitutif du vécu de l’église naissante : le témoignage. Nous sommes appelés à témoigner de l’action de Dieu dans notre vie. Ce qui est assez étonnant, c’est de voir qu’en le faisant, Dieu nous édifie. Pour cela, il ne faut pas y aller comme des bûcherons qui ont un arbre à abattre. Il faut y aller avec sincérité et ouverture d’esprit. En témoignant, nous allons être confrontés à une autre conception de Dieu. Pour expliquer nos convictions, on va devoir réfléchir aux nôtres, à pourquoi on croit ceci ou cela. Il faudra également se souvenir de ce que Dieu fait dans nos vies. Et bien sûr, ce que dira l’autre en face de nous contribuera probablement à notre édification. C’est peut-être ce que Paul a vécu au début de sa conversion :

Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas 20 et se mit aussitôt à proclamer dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits et disaient : « N’est-ce pas l’homme qui persécutait à Jérusalem ceux qui font appel à ce nom-là et n’est-il pas venu ici pour les arrêter et les conduire devant les chefs des prêtres ? » 22 Cependant Saul se fortifiait de plus en plus, et il confondait les Juifs qui habitaient Damas en démontrant que Jésus est le Messie.

Actes 9 : 19b-22

Voir d’autres personnes se tourner vers Dieu

Lorsqu’on parle de Dieu, qu’une personne est touchée par le Saint-Esprit et décide de marcher avec Jésus… quelle joie ! Je vous souhaite de vivre des moments comme celui-ci. Lorsque ça arrive, on se sent proche de Christ, grandi, édifié, fortifié.

Conclusion

La conclusion sera brève. Ces cinq principes ne sont pas une recette ! Nous n’avons pas évoqué des ingrédients fondamentaux tels que l’amour, la foi, l’espérance. S’il faut faire une comparaison culinaire, il vaut mieux dire qu’il s’agit du robot ménager ! Ces cinq principes vont permettre aux ingrédients de prendre forme pour devenir un merveilleux gâteau pour la gloire de Dieu. Pour grandir avec Dieu, cinq éléments sont fondamentaux :

  • La prière
  • La lecture de la Bible
  • La Cène
  • La vie communautaire
  • Le témoignage

À mettre en pratique pour que ce soit utile, autrement ces principes seront comme un livre de cuisine qui prend la poussière sur une étagère : inutile !

 

Benjamin Henchoz

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