En ce jour de Pâques, nous arrivons à la dernière prédication de cette série. Jésus est ressuscité ! Il est monté au ciel, et il est en train de nous préparer une place pour l’éternité.

Dans le texte qui précède, Pierre évoque la patience de Dieu, qui veut que tous les hommes parviennent à la repentance et soient sauvés. En terminant sa lettre, l’auteur continue et parlant des temps de la fin. Or lorsqu’on parle des temps de la fin, les opinions divergent parmi les chrétiens, en particulier chez les évangéliques, ce qui provoque parfois des tensions. Nous allons bien sûr commencer par lire le texte de 2 Pierre. Ensuite nous effleurerons la controverse de la fin des temps en survolant les différentes compréhensions principales. Puis nous terminerons par une certitude partagée par tous les chrétiens : Christ est ressuscité et il nous invite à participer à son Royaume !

Résistez ! Soyez ferme dans votre foi ! C’est la dernière prédication de cette série.

2 Pierre 3 : 11 – 18

Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. Puisque donc toutes ces choses doivent se dissoudre, quelles ne doivent pas être la sainteté de votre conduite et votre piété, tandis que vous attendez et hâtez l’avènement du jour de Dieu, à cause duquel les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront ! Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.

C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté.

Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen !

2 Pierre 3 : 11 – 18

Le millénium

Comment aborder un sujet controversé ?

La fin des temps est un sujet controversé, et même polémique. Par crainte de froisser nos frères et sœurs en Christ, c’est parfois un sujet que l’on évite. Notre façon de comprendre les textes bibliques va dépendre de notre grille de lecture, des lunettes avec lesquelles nous lisons la Bible. C’est particulièrement flagrant sur le sujet de la fin des temps. Un élément qui revient constamment lorsqu’on parle de la fin des temps est le millénium. En avez-vous déjà entendu parler ? Ce n’est pas directement en lien avec notre passage, mais en fonction de notre façon de percevoir le millénium, nous aurons une mise en pratique différente de ce texte de Pierre. Avant d’entrer dans le vif du sujet, voici quelques pistes pour aborder sereinement des sujets difficiles.

Distinguer entre les affirmations bibliques et les systèmes d’interprétation

La Bible contient des passages difficilement conciliables, tout du moins à premier abord. Pour les comprendre, on a tendance à créer un système en mettant l’accent sur un domaine plutôt qu’un autre. En fait, ce n’est pas la Bible qui se contredit, mais ce sont nos systèmes, parce qu’on met l’accent sur tel ou tel point pour mieux comprendre son message.

Prenons comme exemple l’Apocalypse. L’Apocalypse est un livre qui a reçu beaucoup d’interprétations différentes. À un moment donné, le texte parle d’une bête qui sort de l’eau, et bien sûr, de Babylone. Elles ont déjà été identifiées à plusieurs reprises durant l’histoire, alors que d’autres disent que ni l’une ni l’autre ne sont encore venues ! Ces différentes interprétations sont incompatibles, et pourtant la Bible ne se contredit pas.

Distinguer les textes clairs des textes obscurs

Par exemple, toujours dans l’Apocalypse, certaines vérités sont très claires : Jésus est dès le commencement, et il sera jusqu’à la fin des temps. Jésus est souverain. C’est lui qui rachète les hommes. Christ protégera les chrétiens, mais ils ne seront pas épargnés par la souffrance, la guerre, la persécution.

Ce qui est moins clair, c’est à quoi ressemble Christ. Les descriptions sont déconcertantes ! Le chapitre deux de l’Apocalypse le décrit avec une épée à doubles tranchants qui sort de la bouche, puis quelques versets plus loin, il tient une épée à double tranchant, puis il est appelé lion, agneau, agneau immolé, il chevauche un cheval… bref, autant dire que celui qui voudrait dessiner une juste représentation de Christ selon l’Apocalypse aurait bien du mal à concilier toutes les descriptions !

Distinguer l’essentiel du secondaire

Il y a certains sujets pour lesquels il faut se battre, et d’autres ou cela ne vaut pas la peine. Un des points essentiels pour lequel se battre est celui de l’identité du Christ : il est pleinement homme et pleinement Dieu. De même, défendons la vérité de son œuvre accomplie à la croix, une œuvre entièrement suffisante et unique chemin vers Dieu ! Et bien sûr, affirmons avec conviction, jusqu’à la mort s’il le faut, que Christ est ressuscité !

En ce qui concerne le millénium, la question n’est pas centrale : de bons chrétiens, de véritables frères et sœurs en Christ adoptent chacune de ces positions. Mais nos convictions sur ce sujet auront des implications sur notre façon de vivre et de croire.

Définition

Dans le domaine religieux, le millénium est le terme employé pour désigner le règne de mille ans de Jésus-Christ sur Terre

Wikpédia

Une période de paix et justice où les promesses vétérotestamentaires sont accomplies.

Le texte de référence pour définir le millénium se trouve dans l’Apocalypse.

Apocalypse 20.1-7

1 Puis je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l’abîme et une grande chaîne dans sa main. 2 Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. 3 Il le jeta dans l’abîme, ferma et scella l’entrée au-dessus de lui, afin qu’il ne séduisît plus les nations, jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu’il soit délié pour un peu de temps. 4 Et je vis des trônes ; et à ceux qui s’y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu, et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leur main. Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. 5 Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu’à ce que les mille ans fussent accomplis. C’est la première résurrection.

6 Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! La seconde mort n’a point de pouvoir sur eux ; mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. 7 Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison.

Apocalypse 20 : 1-7

Trois points de vue

Prémillénarisme

L’âge de l’Église, qui se termine par une grande tribulation. Il se termine par l’enlèvement des croyants, qui redescendent aussitôt après sur terre avec Christ. Christ vient sur terre pour régner durant 1000 ans, physiquement. Beaucoup de non-croyants se tourneront vers Christ. Durant cette période, Satan est lié et ne peut pas influencer la terre. À la fin du millénium, Satan sort du puits et rassemble le peuple rebelle pour mener une bataille contre Christ. Satan est vaincu, les incroyants ressuscitent, sont jugés, et sont jetés dans le même lieu que Satan : l’étang de feu. Puis viennent la nouvelle création, les nouveaux cieux et la nouvelle terre, et l’état éternel commence.

Amillénarisme

Le millénium est la période de temps qui va du début de l’Église jusqu’au retour du Christ. L’Apocalypse contient beaucoup de symboles et les mille ans désignent une grande période de temps. Dieu a limité le pouvoir de Satan, et le diable ne peut pas empêcher le rayonnement de l’Évangile sur toute la surface de la terre. Puis Jésus revient, et se produit au même moment la résurrection des croyants, des incroyants et le jugement. Les infidèles sont jetés avec Satan dans l’étang de feu, tandis que les chrétiens vont régner avec Christ dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre : c’est le début de l’éternité.

Postmillénarisme

L’Église, et l’influence de l’Église vont en grandissant. Elle influence toujours plus le monde, à tel point qu’elle transforme la société tout entière avec les standards de l’Évangile. Cela débouche sur le millénium : une longue période de paix et de justice. Le millénium se termine par un dernier sursaut de Satan et des nations, Christ revient et les morts se relèvent pour le jugement. Les chrétiens règnent avec Christ sur la nouvelle terre et les nouveaux cieux : l’éternité est arrivée.

Le prémillénarisme

La position prémillénariste n’est pas monobloc. Des différences existent au sujet du moment de la tribulation — nous n’allons pas en parler ce matin. Mais il y a une différence de fond, de grille de lecture, au sein de cette position, et qui se voit notamment dans la place qu’occupe Israël.

1. Position dispensationnaliste : Israël est le peuple de Dieu, l’Église est une parenthèse, Israël régnera sur terre durant le millénium.
2. Position progressiste : Israël et l’Église sont le peuple de Dieu, et ils régneront ensemble durant le millénium, Israël aura un rôle prépondérant.
3. Position historique : on l’appelle historique parce que les pères apologètes, les théologiens du 2e siècle, en parlent déjà. Il y aura un règne terrestre de Christ, peut-être de mille ans. La place d’Israël n’est pas clairement définie ou identique à celle de l’Église. Cette position n’est pas très éloignée de l’amillénarisme.

Influence sur notre pratique

Nous avons effleuré le sujet, observé de loin la pointe de l’iceberg. Mais cela nous permet déjà de considérer les implications pratiques que ces positions ont sur notre vécu de foi. Je ne sais pas dans quelle mesure les chrétiens pensent avoir une influence sur le moment du retour de Jésus, mais l’idée de préparer son retour est très présente.

Le point de vue que l’on adopte a des conséquences pratiques sur notre vie de foi. Avec une approche dispensationnaliste, il sera essentiel de soutenir Israël quoiqu’il arrive. Cela ne signifie pas nécessairement une approbation de tout ce que fait Israël, mais puisqu’Israël est appelé à un règne terrestre, il faut lui reconnaître sa légitimité. Avec une position postmillénariste, l’Église doit accroître son influence. Cela peut passer par un rapprochement avec le pouvoir temporel. Si l’Église étant son influence, cela implique que sa puissance augmente, et la puissance de ses serviteurs également. Dans la position amillénariste, Dieu a tout dans ses mains, et il s’agit d’user de ce temps de patience pour annoncer l’Évangile.

Lorsqu’on pense aux évènements géopolitiques actuels et à la place que les évangéliques y prennent, connaître ces trois schémas nous aide à mieux comprendre les différents positionnements. La difficulté, c’est qu’il ne s’agit pas uniquement d’une question d’opinion, du style : il aime une Église avec un tapis rouge, et moi avec un tapis bleu. Ni même : la louange doit être d’un style contemporain ou l’importance se trouve non dans le style de musique, mais dans les paroles. Ni de notre position sur la façon de prêcher : thématique, témoignage, expositif. Pour un certain nombre de chrétiens, notre attitude, nos convictions et nos choix feront que nous serons prêts ou pas prêts lorsque Jésus reviendra. Quand je dis « nous », ce n’est pas simplement toi et moi, mais plus largement son Église, à commencer par la communauté locale.

Pour être bien clair, je ne suis pas en train de parler de notre Église l’Espérance, mais des Églises en général.

Dans une Église locale, cela peut se traduire par des demandes, voire des attentes ou des injonctions. Dans une communauté que j’ai fréquentée, quelqu’un souhaitait installer un drapeau d’Israël dans la salle de culte. Récemment, un collègue me racontait qu’un membre avait interpellé l’Assemblée Générale afin que leur Église apporte un soutien financier à Israël. Il me semble que la Suisse Romande ne compte pas beaucoup de postmillénaristes. Mais j’imagine que cela pourrait se traduire par la nécessité d’avoir des ministères de guérisons, prophétiques, de chercher à prendre l’ascendance dans la société.

La confiance en Jésus

Attendre dans la confiance

Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.

2 Pierre 3 : 13

Dieu a promis que Jésus reviendrait, et il a promis de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Nous ne devons pas le perdre de vue : notre confiance ne se trouve pas dans le système que nous allons déduire de la lecture de la Bible. Notre confiance se trouve en Dieu. Il nous a déjà donné un aperçu de cette nouvelle création : Jésus est ressuscité, il est le premier né d’entre les morts ! Le jour glorieux de sa sortie du tombeau il y a 2000 mille ans n’est pas destiné aux livres d’histoire. Elle est la preuve de la victoire de Jésus sur le mal, et la certitude que Dieu réserve le même sort à tous ses frères et sœurs.

Marcher dans le pardon et la paix

C’est pourquoi, bien-aimés, en attendant ces choses, appliquez-vous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix.

2 Pierre 3 : 14

Nous sommes dans un temps d’attente. Une attente pleine de confiance, car nous savons que sa venue est inéluctable. On sait bien que ce ne sont pas nos œuvres qui nous permettront d’être sauvés ce jour-là. Mais en vue de son retour, je prie pour deux choses :

1. Lorsqu’il me verra, j’aimerais être fier, en lui disant : j’ai porté ta bannière, sur laquelle il est écrit « grâce », jusqu’au bout, en donnant le meilleur de moi-même !
2. Je prie qu’il vienne à une période de ma vie où ma relation avec lui sera au beau fixe.

Appliquons-nous à être trouvés par lui sans tache et irrépréhensibles dans la paix. Sans son pardon et son amour, ce serait une tâche impossible. En y réfléchissant, on devrait étendre cela à nos relations. Sans pardon et sans amour entre nous, est-il possible d’attendre le retour de Jésus dans la paix ? Si cette phrase résonne dans ton cœur, n’attends pas plus longtemps. Jésus est mort pour te pardonner, et il est ressuscité pour te donner la force de pardonner à ton tour. Alors aujourd’hui est un bon jour pour demander pardon, et pour accorder son pardon.

Croire que Dieu prend patience pour le salut des hommes

Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut.

2 Pierre 3 : 15a

Pour le dire autrement : si Jésus n’est pas encore revenu, c’est parce que Dieu souhaite que les hommes se tournent vers lui.

Le Seigneur ne tarde pas dans l’accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le croient ; mais il use de patience envers vous, ne voulant pas qu’aucun périsse, mais voulant que tous arrivent à la repentance.

2 Pierre 3 : 9

Ne se détourner de Christ sous aucun prétexte

Croyez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme notre bien-aimé frère Paul vous l’a aussi écrit, selon la sagesse qui lui a été donnée. C’est ce qu’il fait dans toutes les lettres, où il parle de ces choses, dans lesquelles il y a des points difficiles à comprendre, dont les personnes ignorantes et mal affermies tordent le sens, comme celui des autres Écritures, pour leur propre ruine. Vous donc, bien-aimés, qui êtes avertis, mettez-vous sur vos gardes, de peur qu’entraînés par l’égarement des impies, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté.

2 Pierre 3 : 15-17

La Bible aborde des sujets compliqués. Vous n’imaginez pas le nombre de livres qui ont été écrits au sujet du millénium. Parfois, le sens des Écritures est complètement tordu, parfois la Bible devient lumineuse, et souvent on accorde trop de confiance à nos raisonnements. La question du millénium n’est qu’un thème parmi de nombreux autres. Mais une question revient toujours : ces discussions et ses réflexions nous rapprochent-elles de Jésus ? Sommes-nous davantage confiants dans la puissance de sa grâce et de son pardon ? Avons-nous plus d’amour pour notre prochain ? Où est-ce que tout cela nous a simplement conduits à mieux savoir et mieux comprendre ?

Conclusion : résistez !

Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen !

2 Pierre 3 : 18

Que dire de plus… résistons ! Ne faiblissons pas dans notre foi, mais gardons les yeux fixés sur Jésus. Sa venue, sa mort et sa résurrection sont des évènements cosmiques, tout l’univers tourne autour de ça. Comme nous l’avons entendu à travers la lecture de 2 Pierre, les occasions de nous détourner de lui seront nombreuses, car le monde court à sa perte et il veut nous entraîner avec lui.

Mais n’ayons pas peur. Le monde entier a mis toute sa puissance pour anéantir Jésus, et il a eu l’illusion d’y parvenir lorsque le Fils de Dieu est mort sur la croix. Mais Jésus a triomphé, il est ressuscité, et le mal ne peut plus rien contre lui. Si le monde n’a pas encore été jugé et détruit, c’est parce que Dieu veut nous sauver. Lorsque nous appartenons à Jésus, Dieu nous accordera la même vie qu’à son Fils. Ne craignons pas, Jésus est ressuscité.

Mais croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour l’éternité ! Amen !

2 Pierre 3 : 18