Résistez !
Avez-vous déjà eu l’impression que le monde était en train d’être plongé dans les ténèbres ? Guerre, maladie, indifférence face à la souffrance de l’autre, catastrophe naturelle, manque de perspectives d’avenir, perte de sens, conflits dans les couples et les familles… Résistez, c’est le thème de notre série sur 2 Pierre.
Nous avons la chance en Suisse de vivre dans un petit havre de paix. Et pourtant, de nombreuses choses qui aujourd’hui semblent normales faisaient scandale il y a quelques années.
Mais il y a une bonne nouvelle ! Des oasis, des villes fortifiées résistent aux ténèbres ! Peuplées d’irréductibles chrétiens, elles résistent encore et toujours à l’envahisseur. Une de ces villes de lumières destinées à être un refuge face aux ténèbres se trouve ici ! Dieu a confié une mission extrêmement importante à son Église. Pas au bâtiment, mais bel et bien aux chrétiens. La Bible ne dit pas que c’est en raison de leur supériorité que cette mission est confiée aux chrétiens, mais parce qu’ils ont accepté la lumière… une lumière que ne vient pas de ce monde. En Christ, nous sommes porteurs de lumière au milieu d’un monde de ténèbres.
Mais que se passerait-il si cette lumière se fait contaminer par les ténèbres ? Nous avons tous fait l’expérience une fois ou l’autre : les fusibles sautent. Alors on descend à la cave pour rétablir le courant. Mais parfois, la lumière diminue petit à petit, et on se retrouve dans le noir sans l’avoir réalisé. C’est l’histoire de la grenouille[1].
La fable de la grenouille
La légende dit qu’en plongeon une grenouille dans une casserole d’eau bouillante, cette dernière sort immédiatement de la casserole. Son instinct de survie la pousse à s’échapper, elle ne veut pas mourir ébouillantée. En revanche, si on la met dans une casserole d’eau froide et qu’on augmente doucement la température, elle ne sent pas le changement de température et cuit sans même s’en apercevoir.
Cette histoire met en image une réalité humaine. Lorsqu’un changement dangereux survient brutalement, on s’en offusque, on le refuse, on s’échappe et on a la vie sauve. Mais lorsque le changement se fait petit à petit, tout en douceur, on ne le remarque pas, on s’y habitue, on l’accepte et on se fait corrompre.
Aujourd’hui, le mal agit de façon sournoise, tout en douceur, avec l’objectif d’étouffer la lumière. Ce n’est pas la première fois que le mal cherche à vaincre les chrétiens. La Bible adresse de nombreux avertissements et d’abondantes recommandations. Lisons ensemble 2 Pierre 2 : 17 – 22.
Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées que chasse un tourbillon : l’obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours enflés de vanité, ils amorcent par les convoitises de la chair, par les dissolutions, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement ; ils leur promettent la liberté, quand ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première.
Car mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de se détourner, après l’avoir connue, du saint commandement qui leur avait été donné. Il leur est arrivé ce que dit un proverbe vrai : Le chien est retourné à ce qu’il avait vomi, et la truie lavée s’est vautrée dans le bourbier.
Les protagonistes
Pierre parle de « ces gens-là ». Ce sont les faux enseignants qui s’introduisent dans l’Église pour détourner les chrétiens de Jésus et de la vie éternelle. Ces avertissements nous rendent attentifs aux éléments qui pourraient nous détourner de Dieu. Ce qui ressort des qualificatifs que Pierre utilise pour qualifier les faux enseignants est l’absurdité. Ces gens-là sont des fontaines sans eau, des nuées qui chassent un tourbillon, des esclaves de la corruption. Ils promettent la liberté, mais leurs discours sont enflés de vanité. Tout homme sensé évite leur destinée, car l’obscurité des ténèbres leur est réservée.
La vie a un sens
Lorsque je discute avec les gens, je suis effaré par la perte du sens. La perte du sens du travail. La perte du sens de la vie. Que dit Pierre ? Des fontaines sans eau. Des nuées qui chassent un tourbillon. Une vie sans sens. Mais notre vie à un sens ! Elle a un but, une destinée : le Christ. Et cela change tout.
Notre monde fait de belles promesses. Ça commence dans le plus jeune âge. Tu auras une belle vie ! Tu seras heureux. Tu auras un travail intéressant, pas trop fatigant, tu ne manqueras de rien, tu auras la santé. Est-ce que notre société tient ses promesses ?
On réduit souvent un emploi intéressant à un travail pour lequel on perçoit immédiatement le sens. Mais j’ai une mauvaise nouvelle : dans une époque de haute technologie, la majorité des emplois n’ont pas de sens immédiat. Penser à ce qui vous a permis de venir. Au début de la journée, notre premier geste a probablement été d’éteindre notre smartphone. Combien d’heures ont été nécessaires à sa réalisation ? Est-ce que le type qui a creusé la terre pour extraire les matières premières pense que son travail a un sens parce qu’il vous a permis de vous réveiller ? Ensuite, vous avez bu un café. Que dirait le routier dans son camion qui a transporté les capsules de café jusqu’au supermarché quant au sens de son travail ? Pour venir jusqu’ici, vous êtes monté dans votre voiture. Combien d’hommes et de femmes ont travaillé sans sens immédiat à leur travail pour faire nos voitures, nos routes, notre réseau internet, etc. ? Tout ça pour quoi ? Pour détruire la planète ? Pour finir en burn-out ?
Mais nous avons un objectif : connaître Jésus. Nous le connaissons déjà, et un jour nous nous retrouverons face à lui. En attendant, nous avons une mission, faire de toutes les nations ses disciples. Où que nous allions, Dieu a prévu de bonnes œuvres pour que nous les pratiquions. Dire bonjour au livreur. Sourire à une grand-maman dans la rue. Soutenir des œuvres missionnaires et de charité. Rendre service, parler de Jésus. Et surtout, être reconnaissant. Reconnaissant parce que la vie est belle et qu’elle a un sens.
Et Dieu place de nombreux signes pour nous encourager. Avez-vous remarqué les primevères sur votre chemin ? C’est cette petite fleur, souvent jaune, parfois rose. Elle a cinq pétales en forme de cœur, cinq pétales pour nous rappeler que le Créateur pense à toi, qu’il t’aime, et qu’il fait toute chose belle en son temps. Et pour être sûr que nous le remarquions, il en a mis partout ! Mais y avons-nous pensé ? Ou tellement préoccupés et inquiets par la dispute des chefs d’État sur laquelle nous n’avons aucune influence, nous n’y avons pas prêté attention…
Et que dire des personnes qui nous entourent ? Sommes-nous suffisamment attentifs pour percevoir en eux les trésors que Dieu y a placés ? Si nous les percevons, n’avons-nous pas le devoir de leur parler de Jésus ? Car si nous ne le faisons pas, ils seront perdus pour toujours.
La liberté vient de Jésus
J’imagine qu’on l’a tous entendu, tellement cet argument est populaire. La foi chrétienne, et plus précisément évangélique, est trop restrictive et nous prive de liberté. D’ailleurs, j’ai entendu un pasteur qui disait que les religions étaient différents chemins pour atteindre le sommet de la montagne. Car l’œuvre de Jésus est tellement grande qu’elle sauve tout homme ! Simplement, des gens qui les savent, les chrétiens, et d’autres le constateront. Et puis, tous ces trucs moralistes, il semblerait que ça ne vient pas de la Bible.
Dans ce discours, on remarque que les faux enseignements ont du poids. Mais est-ce par conviction qu’on nous adresse cette réponse ? Je n’en suis pas si sûr. Il y a des gens avec qui j’ai le privilège de pouvoir partager ma foi depuis des années. Avec du recul, j’ai l’impression que ce discours sert à légitimer le fait de donner libre cours à ce qui les habite. Dans une société qui a posé comme dogme que chacun définit son identité, c’est très tentant ! Pourtant, certaines choses en nous et ne sont pas pour la gloire de Dieu. Nous sommes appelés à les maîtriser. C’est justement une des caractéristiques de l’être humain que de maîtriser ses pulsions. C’est cela la vraie liberté : réussir à renoncer au mal et faire le bien.
Cela semble impossible… imaginons un instant que ce n’est pas nous qui construisons notre identité, mais qu’elle nous est donnée par Dieu. Cette conception de notre personne renverse notre perspective ! Au lieu d’expérimenter différents styles de vie pour essayer de comprendre ce qui nous correspond, allons chercher en Dieu qui nous sommes. Eh oui, nous avons été créés à l’image de Dieu ! Dans Colossiens 1:15, la Bible dit que Jésus est l’image du Dieu invisible… précisément ce que nous sommes appelés à être ! Si Jésus est venu, c’est parce que nous n’arrivions pas à être cette image, à être parfait. Mais heureusement, il est venu. Le connaître, c’est se connaître soi-même, connaître sa valeur, être libéré du mal. Déclaré juste non parce que nous sommes les meilleures, mais parce qu’il est le meilleur. Je vais vous révéler un secret : lorsqu’on cherche Jésus, il nous envoie son Esprit. Et c’est ça qui nous permet d’être identifiés à lui ! C’est par l’Esprit que nous pouvons accomplir les bonnes œuvres qu’il a prévues d’avance ! C’est par l’Esprit que nous pouvons être nous-mêmes.
La foi donne un sens à notre vie, car nous avons un but et une origine. Elle nous permet d’être libres parce que Jésus nous a libérés du mal.
D’ailleurs, lorsqu’on y réfléchit, quels sont les exemples qui pourraient nous laisser penser que ce qui est contraire à la volonté de Dieu est une source de bonheur ?
L’assoupissement est le plus grand danger aujourd’hui pour les chrétiens. Comme dans l’histoire de la grenouille, la température monte. Dans notre cas, il s’agit de tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu. On se dit que nous sommes tranquilles pénards en Suisse. Mais parfois lorsque je discute avec des chrétiens qui arrivent de l’étranger, ils remettent en question cette tranquillité. Satan a œuvré pendant des décennies de façon cachée, de façon à tromper notre vigilance. Il est temps de se réveiller ! Les temps changent, et Satan est en train d’arrêter d’avancer discrètement, il le fait en plein jour. Mais le remarquons-nous ? Où sommes-nous déjà endormis ? Aujourd’hui, il est normal d’aller voir un chaman, d’aller chez un rebouteux, ou de faire de la méditation. Mais prier ? Et Jésus en plus ? Gardez ça pour chez vous !
L’enjeu, c’est notre vie éternelle. En lisant ce passage, nous pourrions avoir l’impression que nous pouvons perdre notre salut. En bon calviniste, je dirais deux choses.
Tout d’abord, nous pouvons avoir la certitude de notre salut. Dieu le souligne à de nombreuses reprises dans sa parole, par exemple en Jean 10 : 28-29 :
28 Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. 29 Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père.
Deuxièmement, comme John Piper le souligne dans une de ses prédications, Pierre parle de l’élection au chapitre précédent :
C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection ; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais.
2 Pierre 2:10
Le fait d’être élu et de pouvoir affermir cette élection semble exclure la possibilité de perdre son salut. Si c’est le cas, pourquoi dit-il à la fin de notre passage :
En effet, si, après s’être retirés des souillures du monde, par la connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau et sont vaincus, leur dernière condition est pire que la première.
2 Pierre 2:20
On peut imaginer que Pierre met en garde et explique ce qui peut arriver dans une Église. De faux enseignants éloignent de membres de la congrégation du Seigneur, au point qu’ils en viennent à renier Christ. C’est triste, c’est terrible, mais malheureusement cela arrive. Car il y a dans l’Église des membres qui ont réellement rencontré Jésus, et d’autres qui font tout comme.
Cela étant dit, la perspective de perdre mon salut me glace le sang. Même si je suis fermement convaincu que Jésus me tient fermement dans sa main, jamais je ne prendrais le risque de m’éloigner de lui ! C’est une mise en garde sérieuse à ne pas se détourner, à ne pas s’endormir, et à rester vigilants.
Conclusion
Chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui
2 Pierre 2:19
C’est peut-être cela que nous devons retenir. Est-ce que j’accepte que Christ triomphe de moi ? Suis-je disposé à être son esclave ? Ce n’est pas très alléchant, dit ainsi. Pourtant, c’est ainsi que Pierre s’est décrit au début de cette lettre. C’est ainsi que Paul se décrit souvent au début de ses lettres. Et c’est ce que tous les chrétiens sont appelés à vivre.
20, Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. 21 Quels fruits portiez-vous alors ? Des fruits dont vous rougissez aujourd’hui. Car la fin de ces choses, c’est la mort. 22 Mais maintenant, étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle. 23, Car le salaire du péché, c’est la mort ; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur.
Romains 6 : 20-23
Laissons-nous vaincre par le Christ, et nous verrons que la vie est belle, qu’elle a un sens, et que nous sommes précieux aux yeux de Dieu.
C’est une belle conclusion, et je pourrais terminer ainsi. Mais… Une guerre fait rage, et nous sommes appelés à y prendre part en proclamant Jésus. Ne nous laissons pas endormir par la séduction qui sévit dans le monde, ne nous laissons pas impressionner par la violence qui fait rage : annonçons le Christ, mort pour nos péchés, et couronne sur nos têtes ! Ne cessons pas notre lutte jusqu’à ce que la guerre soit remportée. Si les avant-postes tombent, que se passera-t-il ? J’ai une dernière bonne nouvelle avant de terminer. Dieu n’est pas uniquement actif dans l’avant-poste qu’est l’Église. Il a déjà infiltré les rangs de l’ennemi. Satan n’a aucune chance ! Christ sera déclaré Seigneur par tous les hommes, y compris ses ennemis.
[1] Il semblerait que l’histoire ne correspond pas à la réalité. Toutefois, si cette fable est si connue, c’est parce qu’elle décrit bien une réalité à laquelle nous sommes parfois confrontés. « Fable de la grenouille » dans Wikipédia, s.l., 2025, p.
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